Une jeune fille nous appelle en catastrophe, elle a trouvé une chienne avec ses trois chiots sur un tas d’immondice dans un lieu désert, loin de toute habitation dans le Sud.
La maman est maigre et les trois petits ne sont pas dans une forme olympique, d’ailleurs il y en a un qui est à l’agonie.
Elle peut récupérer tout ce petit monde, mais elle n’a pas les moyens de les soigner et peu de moyens pour les nourrir : en fait, elle nous appelle à l’aide via La Page, une bénévole vole lui apporter de la nourriture pour Maman chienne et du lait maternisé pour les petits qui dans un premier temps, manifestent un gros appétit.
Nous avons donc accepté de l’aider. Dans un premier temps, elle emmène tout ce petit monde chez elle, le petit chiot mal en point décède. Le lendemain elle s’affole de nouveau les deux petits chiots restants semblent être malade, comme empoisonnés.
Nous lui demandons de les amener immédiatement chez le vétérinaire, nous sommes un jeudi. L’assistante du vétérinaire confirme, ils semblent avoir ingéré du poison. Malheureusement, ils ne réagissent pas à l’antidote, le cabinet vétérinaire décide donc de faire une batterie de tests sanguins pour essayer de savoir ce qu’ils ont exactement.
Le lendemain, le verdict tombe, c’est la gratte ! Les choses se compliquent ! Nous sommes vendredi, il faut les mettre sous perfusion pour éliminer les toxines (pendant trois à quatre jours) et leur faire de la morphine parce qu’ils souffrent et le vétérinaire part en week-end en bateau le lendemain, il n’est pas de garde ce week-end-là, il faut donc aussi transférer les deux chiots à une clinique vétérinaire de garde. Les frais sont déjà considérables à cause des multiples examens, en plus de l’administration d’un contrepoison. L’assistante nous demande si nous voulons arrêter les frais, c’est à dire « euthanasier » les deux petits bouts. Nous refusons.
Ils sont donc mis sous perfusion et morphine tout le vendredi, et le lendemain, comme le vétérinaire a tenu à aller passer son week-end en mer. Il a embarqué les chiots dans une cage de soins, les produits pour les soigner, sur son bateau, et il est parti en mer avec sa famille et les deux chiots dont il s’est occupé tout le week-end. Il paraît que l’air marin leur a fait du bien, en tous les cas, ils ont quitté la clinique vétérinaire le lundi suivant, vivants, encore un peu faibles, mais prêts à croquer de nouveau la vie à pleine dents. Le week-end ne nous a pas été facturé, juste les produits de soins utilisés.
Cet article, c’est notre façon de le remercier d’avoir su allier conscience professionnelle et originalité pour que chacun y retrouve son compte.