Je savais qu’un jour ou l’autre Kinder aurait besoin de moi…..
Je suis donc passée régulièrement devant chez Michel, une fois par semaine, au cas où …..
Pendant quatre à cinq mois, je n’ai pas revu Kinder, je m’en réjouissait, car cela voulait dire que Michel s’en occupait et le nourrissait correctement…..
Et puis un matin, je l’ai enfin vu traîner au bord de la route, à proximité de la maison de Michel. Il était très maigre et galeux….. Je me suis arrêtée, mais lorsque Kinder m’a vue, il s’est enfui en courant vers la maison….
Je me suis dit qu’il fallait que je le récupère, sans me faire assassiner par Michel….
Je suis repassée le lendemain, rien…..
Parfois je le voyais un jour sur deux, parfois je ne le voyais pas pendant trois, quatre jours ….
Et ainsi de suite pendant quatre mois, quatre mois pendant lesquels, je me suis appliquée à essayer de l’approcher, en vain .
Au début lorsque je déposais une boite de sardine, Kinder s’enfuyait, et disparaissait de ma vue, soit vers la maison, soit vers la route….
C’était trop risqué, j’avais donc pris l’habitude, quand je le voyais, de descendre déposer la boite de sardine et de remonter dans la voiture et partir, au bout d’un certain temps, dans mon rétroviseur, je l’ai enfin vu s’approcher de la boîte de sardine, mais tant que la voiture n’était pas hors de sa vue, il n’y touchait pas, ne s’en approchait pas.
Je désespérais et progressais très peu dans mes tentatives d’approche du petitou.
J’étais pressée, car je savais que si Michel repérait mon manège, soit il enfermerait Kinder, sans soins, soit il viendrait en découdre avec moi, et je ne souhaitais, bien entendu, ni l’un ni l’autre…..
Au bout de ces quatre à cinq mois, je pouvais rester immobile à une dizaines de mètres de Kinder pendant qu’il mangeait sa boîte de sardine, mais dès que je faisais mine de m’approcher plus, il s’enfuyait terrorisé. Il était toujours aussi maigre et galeux….
Je ne pouvais pas lui laisser un petit tas de croquettes, cela aurait été ma signature pour Michel.