Son maître nous a appelé la veille, il a dit que son chien ne marchait plus, et qu’il ne savait pas pourquoi. Il était parti trois jours à Nouméa, (le chien est resté livré à lui-même en tribu) et lorsqu’il est revenu, il a retrouvé Willow, rampant sur ses deux pattes avant….
Il nous l’a amené le lendemain, il se doutait, lui aussi, que le chien ne remarcherait plus jamais, les pattes arrières, traînaient au sol, il n’y avait plus d’influx nerveux. Le chien ne souffrait pas. Le maître a parlé de lui mettre une balle….
Je lui ai répondu que le vétérinaire allait l’endormir sans souffrance….. C’était mon intention de l’amener à Bourail pour euthanasie….. On était mardi, j’avais prévu d’y aller le lendemain, mercredi après-midi…..
C’était dix jours auparavant, une éternité …. Et pendant ces dix jours, Willow s’est installé dans notre vie et surtout dans nos cœur……
Willow était trop doux, gentil, affectueux, intelligent pour qu’on ait pu envisager de l’endormir…. Il adorait manger, il adorait les caresses, il adorait le contact avec les humains, il adorait jouer, courir, il était tellement plein de vie….
Il s’entendait avec tout le monde, chiens, chats, humains…. Au bout de deux jours, cette évidence s’est imposée à nous, nous ne pouvions pas « endormir » Willow « pour toujours »…. Une idée folle s'est imposée....
On ne fabrique pas de chaise roulante pour les chiens, mais des chariots, qui leur permettent de profiter de la vie sans pattes arrières….
Pour que Willow puisse vivre, il lui fallait simplement…
- Une famille d’accueil sur Nouméa, qui l’amènerait à toutes les consultations et soins nécessaires chez le vétérinaire. Il ne pouvait pas vivre ainsi sur le Refuge.
- Un vétérinaire pour qui évaluerait la faisabilité de l’appareillage sur un chariot…
- Un fabriquant de chariots pour chiens handicapés …
- Et enfin des adoptants avec un grand jardin plat, afin que Willow ait pu s’ébattre à loisir, sans risque de renverser.
Nous avions déjà la Famille d’Accueil, nous remercions Corrine, d’avoir ouvert sa porte et son cœur à Willow et de nous avoir permis d’essayer de mener à bien ce projet….
Verdict du vétérinaire jeudi 12 octobre, nous avions croisé les doigts, pour que Willow puisse VIVRE…..
Le vétérinaire a dit qu’il ne remarcherait jamais, cela je l’avais deviné, même sans radio….
Puis il a déconseillé la mise sur chariot en faisant une liste des problèmes soulevés par l’appareillage, et ceux liés à l’incontinence urinaire sur la peau du chien…. Il a parlé d’eczéma chronique, Willow en avait déjà un ….
Il a dit : « Allez, je m’en occupe » j’ai dit « oui » et il a endormi Willow pour toujours et je n’étais même pas là pour l’accompagner…
La peine est toujours vivace, je la partage avec vous, elle sera peut-être moins lourde à porter……