Mai 2013

Les gens vivent en tribu, au bord de la route : Ils nous l’amènent un lundi, classique : Il y a eu le week-end, de l’alcool, du canabis et des jeunes qui se sont amusés sur la route avec des « poubelles de tribu », (des voitures épaves ou des épaves roulantes) comme s’ils étaient au 24h du Mans.

Le maître a entendu le choc dans la nuit du samedi au dimanche, mais n’a retrouvé Whisky que lundi matin, dans un buisson, où il s’était mis en sécurité.

Whisky est jeune, 7 à 8 mois, croisé Doberman. Il souffre beaucoup et la douleur l’abat, il ne réagit pratiquement plus, ni aux sollicitations de la voix, ni aux caresses de réconfort.

Nous le transférons immédiatement chez le vétérinaire, les pattes droites, arrières et avant sont touchées, et se pose la question de savoir , si elles sont toutes les deux irrécupérables et s’il faut amputer les deux, si il faudra « l’endormir » ou pas. Un chien ne peut pas vivre sur deux pattes (et qui plus est, du même côté !)

On l’aide tout d’abord à gérer sa douleur avec de la morphine, perfusion pour le réhydrater, et lorsqu’il semble un tout petit mieux, radios pour diagnostique.

La patte arrière droite a été broyée, elle est irrécupérable, la patte avant droite est cassée en deux endroits.

Le vétérinaire propose une amputation de la patte arrière droite et une osthéosynthèse sur la patte avant droite. Nous acceptons, et savons d’ores et déjà que Whisky ainsi soigné, ne pourra pas retourner vivre dans sa tribu.

Un chien valide avec ses quatre pattes a déjà des difficultés pour y survivre, mais bien évidemment remettre Whisky après opérations dans sa tribu, au bord de la route, c’est l’envoyer vers la mort.

Whisky ne marche pas vraiment sur trois pattes, mais sautille sur ses deux pattes gauches et se sert de sa patte avant droite comme d’une béquille pour stabiliser sa locomotion.

Après deux mois de convalescence, il joue et vit avec les autres chiens de l’AaaC, comme n’importe quel autre quatre pattes. Il est heureux ici.