Juillet 2013
Lorsqu’il nait des chiots dans une tribu dans laquelle nous passons pour soigner ou nourrir des animaux, nous n’intervenons pas en général. Tout simplement parce que nous ne sommes pas assez nombreux, mais également parce que notre interférence ferait chuter la mortalité inchiotile, inchatontile, ce qui ne servirait pas la cause animale et aggraverait la prolifération anarchique des animaux de compagnie, fait que nous combattons avec les stérilisations (Nous n’en faisons malheureusement pas suffisamment, par manque de moyens) . Nous laissons la sélection naturelle opérer et n’intervenons (vaccination, vermifugation et nourrissage), qu’à la demande d’un propriétaire.
Nous avons donc vu Joshua, naître, nous avons aussi constaté la disparition de ses cinq autres frères et sœurs un à un (maladies – routes – voitures – malnutrition etc.) Nous avons aussi vu à mesure qu’il grandissait, ses pattes s’arquer à cause des carences alimentaires, nous l’avons vu se couvrir de gale très tôt, sa mère en souffrait aussi, mais à chaque fois que nous passions, il avait toujours la tête haute et la queue battante, si heureux de vivre, même nu ( plus aucun poil – le ventre gonflé de vers) sans caresse sans affection et livré à lui-même, dans l’indifférence générale (caractéristique cette culture), nourri tous les trois jours (lorsque nous passions).
Un jour, comme c’était le dernier, nous avons craqué et l’avons ramené au refuge.
Nous l’avons nourri à sa faim, vacciné, vermifugé, traité contre la gale, les tiques, les puces.
Joshua a gardé ses yeux qui rient, il est toujours si heureux de vivre, il a maintenant quatre mois, il est prêt à être adopté, c’est un petit bout qui est naturellement heureux de vivre, un jardin clôturé et une famille aimante pour la vie, serait un plus.