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Association SOS ANIMAUX | Association La Bande à Nounou | Association d’Assistance aux Animaux du Caillou |
Nouméa, le 7 juin 2017
Lettre ouverte à
Mesdames et Messieurs les Politiques et Elus
de Nouvelle Calédonie
Madame, Monsieur,
Au vu de nos constatations sur le terrain, notre territoire est très en retard au niveau de la condition animale. Beaucoup d’animaux sont retrouvés affamés, malades, blessés, intentionnellement ou accidentellement ou tout simplement abandonnés. Cette situation et toute cette souffrance sont juste honteuses pour un pays comme le nôtre.
Sur le grand Nouméa, la fourrière intercommunale capture une trentaine d’animaux par semaine (chiffre pris sur le site internet du SIGN), bon nombre d’entre eux ne sont pas récupérés par leur maitre, faute de moyen souvent mais aussi, par total désintérêt de leur animal. Et donc, ceux-là sont tués (Euthanasiés, mot qui choque moins les esprits mais le résultat est le même). Que dire du montant des frais de garde de 2.500 F par jour ? Certaines pensions animales proposent des tarifs bien inférieurs.
Nous avons aussi remarqué que le nombre de publications d’animaux capturés sur le site (et qui attendent leurs propriétaires) est bien en deçà des chiffres annoncés de capture (un peu plus de 40 % sont publiés – 650 pour 1.600 captures). La fourrière animale refuse la visite des personnes cherchant leur animal et renvoie systématiquement au site. D’une part, tout le monde n’a pas accès à internet et d’autre part, que penser si tous les animaux ne sont pas en photo sur le site ? Elle refuse de fournir les informations des entrées et sorties malgré un double avis favorable de la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) et plusieurs demandes.
Hormis l’effroi qui peut se lire dans le regard des animaux en photo à la fourrière, et qui nous glace le sang, tout cela a un coût … Le coût officiel d’une euthanasie s’élève à plus de 90.000 francs (tarif officiel SIGN 2015, chien de 20kg) et n’a aucun impact sur le contrôle des populations animales alors que la stérilisation ne ‘’coûte que 15.000 francs’’ à la collectivité dans le cadre des plans gouvernementaux.
Nous avons noté que la fourrière, dans ses comptes, fait un amalgame complet entre la fourrière des véhicules et la fourrière animale, et donc ne permet pas une information claire sur les réelles dépenses de ces services.
Allons-nous continuer cette procédure inlassablement ? Procédure qui coute à la collectivité et qui génère des maltraitances.
Suite à la marche contre la maltraitance animale, trois plans gouvernementaux (2014, 2016, 2017) ont été mis en place pour permettre des stérilisations. Une avancée, qui aide les associations mais malheureusement c’est encore trop peu.
Voilà pourquoi nous vous interpelons aujourd’hui et nous vous demandons de :
- Encadrer fermement et professionnaliser la vente d’animaux, nous lisons beaucoup trop d’annonces de particuliers tous les jours. Les annonces de vente doivent comporter des données précises permettant d’identifier les vendeurs et les animaux proposés.
- Interdire la vente de chiots ou de chatons de moins de 2 mois. Trop de chiots aussi sont « donnés », souvent ils vivent dans une grande indifférence et s’il leur arrive quelque chose, fourrière ou autre, le propriétaire ira alors en chercher un nouveau et n’aura à aucun moment, à assumer ses responsabilités, et on recommence !
- Règlementer les conditions de vie des chiens en élevage
- Interdire la consommation à usage alimentaire des animaux de compagnie.
- Interdire sous toutes leurs formes les combats d’animaux divers (chiens, coqs…)
- Pérenniser une campagne massive de stérilisations en y mettant les moyens nécessaires et allouer un budget permanent pour l’exécution annuelle de ce plan global de stérilisations.
- Permettre le retrait immédiat d’animaux subissant de la maltraitance, après constat par un agent assermenté et sans attendre la décision de justice.
- Obtenir l’application effective des articles du code pénal sanctionnant les actes de cruauté envers les animaux.
- Autoriser toutes les associations recensées dans la protection animale à sortir un animal de la fourrière conformément aux textes applicables ;
- Considérer les associations comme partie prenante des discussions des services de la DAVAR avec les services juridiques du gouvernement. Nous ne voulons plus être tenues à l’écart des avancées réglementaires potentiellement en cours de préparation.
Sur le terrain, nous faisons tout ce que nous pouvons avec nos maigres moyens pour nourrir, soigner et stériliser un maximum d’animaux dans les squats, les tribus et les zones défavorisées. Nous « éduquons » et informons les propriétaires sur les besoins de leur animal et leur responsabilité de maitres.
Nous mettons en place des interventions auprès des scolaires pour sensibiliser les plus jeunes à cette cause en espérant qu’ils deviendront des adultes respectueux de la vie.
Mais nous avons besoin de vous, Responsables Politiques et Elus, de votre engagement et de financements appropriés à ces actions de stérilisation. S’il y a moins de reproduction, il y aura moins de capture donc moins de souffrance animale et tout le monde s’y retrouve, d’abord l’animal.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de nous lire et comptons sur vous pour prendre en compte nos demandes. De notre côté, nous nous engageons à continuer de tout mettre en œuvre sur le terrain pour qu’ensemble, nous permettions aux animaux d’avoir des conditions de vie dignes d’un pays comme la Nouvelle Calédonie.
Dans l’attente de vous lire et de votre engagement concret pour cette cause,
Recevez, Madame, Monsieur, nos salutations les meilleures
SOS ANIMAUX | BAN | AaaC |
Coralie | Alex | Diane |
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