Accroché à hauteur d'homme dans un arbre à un mètre de la clôture du refuge, un objet insolite se remarque assez peu. Il s'agit d'un morceau de vêtement entièrement effiloché dont le bas a dû être une poche pour un usage antérieur. Ce petit sac contient encore quelques morceaux d'herbe, plantes ou nous ne savons...

Nous habitons là depuis huit années; cet objet n'était pas là il y a encore quelques mois; nous l'aurions vu lors de nos passages occasionnels. Il a été soigneusement accroché à la branche sous laquelle il pend, c'est bien volontaire !

Il s'agit bien d'un boucan. Un boucan peut avoir des formes variées, mais son but est toujours le même : NUIRE à la personne visée ! (Les boucans sont de pures rituels de haine, ils servent la vengeance; et confectionner un boucan revient à lancer une malédiction)

le boucan se confectionne avec un ensemble de ''petites'' choses (branches, feuilles, etc.) et d'autres secrètes pour le rendre maléfique.

 Ce boucan placé là, à un mètre du grillage du refuge est donc la matérialisation de la haine, la volonté de rejet, le mépris que les gens de la tribu ressentent pour ce que nous sommes et représentons avec tous  tous nos loulous, éclopés de la vie.

Nous allons faire le  nécessaire pour renvoyer son maléfice à son commanditaire.

Il y a quelques temps, en fin de journée, nous avions entendu une fois encore des coups de fusil. C'est très fréquent par ici, surtout le weekend, après des heures de beuveries, boissons alcoolisées,  cannabis, les inhibitions sociales s'évaporent.

Ce jour-là avait été un peu différent; la voix d'homme gavée d'insultes racistes, était proche et nous avions entendu des projectiles traverser le feuillage au-dessus de la maison. Une sortie rapide sur la terrasse de la maison, qui surplombe tout le coteau... Rien de visible, la végétation est assez dense comme partout ici.

La voix chargée d'invectives s'était éloignée progressivement au bout d'un quart d'heure.

Dans un pièce du sous-sol, nous avons remarqué plusieurs jours après, tout à fait par hasard, que les 2 vitres de la fenêtre étaient trouées... ainsi que le volet en bois, toujours fermé. Les trous successifs vont en s'élargissant de plus en plus, de l'extérieur vers l'intérieur; le plâtre du mur en face de la fenêtre est marqué par un trou !

La conclusion devient évidente : coups de fusil ! la balle a tout traversé !

L'examen du mur extérieur fait depuis le jardin, nous révèle l'impact de 5 autres balles ! Les trajectoires estimées montrent que le tireur s'était embusqué près du grillage en contre-bas, du côté opposé à la maison.

Pourquoi tant de haine ?

Il est de toute façon significatif que certains, lorsqu'ils passent en voiture devant le refuge, jettent leurs ordures devant le portail... Ceci est encore et aussi un message.